SOURCE - Christian Terras - Golias - 3 février 2009
L’évêque français lefebvriste « réintégré », Mgr Tissier de Mallerais, a déclaré, au sujet de la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité St Pie X, le 1er février 2009, au quotidien italien La Stampa : « Nous ne changerons pas nos positions, mais nous avons l’intention de convertir Rome, c’est-à-dire d’amener le Vatican vers nos positions ».
Mgr Tissier de Mallerais : « Nous avons l’intention de convertir Rome ! »
Puis, Mgr Bernard Tissier de Mallernais, qui est aussi recteur du Séminaire d’Ecône de la Fraternité St Pie X, déclare concernant la levée d’excommunication : « L’excommunication a duré vingt ans mais nous ne la considérons pas valide parce que Mgr Lefebvre nous avait sacrés pour un cas de nécessité, et le cas de nécessité est reconnue valide selon le Droit commun ». Bref, la surenchère intégriste, ainsi que nous l’indiquions dans nos dernières éditions, est à nouveau monter d’un cran. Au point que des tensions importantes sont apparues au sein de la Fraternité St Pie X. En effet, Mgr Tissier de Mallerais tient la base d’une grande partie des prêtres et des fidèles de la Fraternité St Pie X. Or, ces derniers contestent la « politique suicidaire de ralliement à Rome » mené par le Supérieur général, Mgr Fellay. Ainsi la conférence que ce dernier a tenue le 26 janvier 20009 à Paris, où le négociateur lefebvriste a été violemment pris à partie par des prêtres se disant révoltés de « voir bradé le combat de Mgr Lefebvre ».
Mgr Tissier de Mallernais, le recours ou la fronde contre Mgr Fellay
D’où la sortie médiatique du pourtant très discret jusque là, Mgr Tissier de Mallernais, dans le quotidien transalpinLa Stampa, se positionnant de la sorte en recours d’une Fraternité St Pie X au bord de l’implosion et dont une majorité s’oppose à la stratégie de ralliement menée par Mgr Fellay.
De l’autre côté, sur le versant romain, la recherche d’un statut juridique pour la Fraternité St Pie X avec de nouvelles garanties est en cours. L’orientation qui sera prise visera à ce que les membres de la Fraternité St Pie X ne soient pas en contact direct avec le évêques diocésains, et pour ce faire, puissent évoluer dans un cadre sur mesure. Il est clair en effet, que les évêques lefebvristes « réintégrés » n’entendent pas accepter une solution en vue de leur régularisation qui envisagerait la juridiction de l’évêque local.
Prélature personnelle ou Administration apostolique universelle
Selon nos informations, si le statut de Prélature personnelle est envisagée (cf. nos éditions précédentes), et a été reportée quant à son annonce officielle en raison de la levée d’indignation suscitée par la levée d’excommunication, il pourrait évoluer aussi vers celui d’une Administration apostolique universelle, une sorte de diocèse personnel du pape pour les « réintégristes ». Toujours d’après nos informations, il nous est confirmé que Rome ne demandera pas à la Fraternité St Pie X d’adhérer explicitement au Concile. La « réintégration » se fera donc sans que les Lefebvristes « signent » le Décret sur l’œcuménisme, la Déclaration sur la liberté religieuse, Nostra Aetate (relations avec les Juifs), Lumen Gentium et Dei Verbum. Ces textes seraient donc isolés et plus lus, ni à la lumière du concile Vatican II, ni à celle de l’ensemble de la Tradition de l’Eglise.