SOURCE - Abbé Vella, ibp - Le Mascaret - 16 octobre 2009
Il revient à ce numéro du Mascaret de fixer dans l’écrit la passation de pouvoir réalisée cet été.Jusqu’au 15 août dernier, Monsieur l’abbé Philippe Laguérie, modérateur général de l’Institut du Bon Pasteur et curé de Saint-Eloi avait donc deux casquettes sur sa tête.
Cela n’était pas fortuit : C’est l’histoire de Saint-Eloi et de l’Institut du Bon Pasteur qui l’avait voulu ainsi. Et retenons bien de cette période fondatrice que c’est de Saint-Eloi qu’est né l’Institut, et non l’inverse : Rappelons-nous ce que disait le décret de fondation de l’IBP du 8 septembre 2006 :
« Récemment, dans l’archidiocèse de Bordeaux, est apparu un groupe de quelques prêtres sous le patronage du Bon-Pasteur ».
Ces prêtres étaient MM. les abbés Philippe Laguérie, Christophe Héry et Henri Forestier 1
Ainsi Saint-Eloi est devenu maison-mère de l’Institut. Souvent une maison-mère n’est que la tutrice des autres maisons. Chez nous, Saint-Eloi est telle car elle a vraiment enfanté son Institut.
C’est pourquoi Saint-Eloi reste maison-mère de l’Institut du Bon Pasteur, titre qui, vous l’avez compris, ne peut lui être ôté. Bien que, j’y viens enfin, M. l’abbé Laguérie, ait bel et bien posé une de ses deux casquettes sur ma tête.
Heureusement, cette casquette, c’est celle de curé de Saint-Eloi.
Je dis « heureusement », car il ne faut pas oublier la consistance de la casquette que M. l’abbé Laguérie garde vissée sur sa tête : Gouverner l’Institut du Bon Pasteur, depuis son secrétariat central parisien 2. Je le laisserai, lui-même, depuis là-haut, et grâce à « La Pastorale » 3 vous faire comprendre quelle est sa tâche. M. l’abbé Héry décrivait récemment ainsi la chose :
« Mais je connais un homme – est-ce en son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait ? – qui a été reçu à Rome, avec les statuts de l’IBP, bel et bien approuvés. Je cherche d’ailleurs dans Damas un dénommé Ananie et j’ai chargé mes glorieux assistants de le trouver.
Grâce à quoi le sacerdoce pourra continuer : j’ai fait ordonner au Bon Pasteur une douzaine de prêtres, sans compter les ordinations imminentes de Sainte Anne d’Auray.
Et sans rappeler tant d’autres choses, je suis assailli chaque jour par le souci que me donnent ma chère et prestigieuse église St Eloi. Mon cœur s’arrache à la quitter ; souci de mes deux séminaires, de mes écoles… et de toutes idées et les œuvres de mes chers confrères du Bon Pasteur, comme le prestigieux Centre St Paul, la fondation des frères enseignants ou la prometteuse fondation des sœurs (œuvres qui sont les leurs et les miennes, c’est tout un) – confrères tous prestigieux dont je suis fier et dont je me félicite, et que je remercie chaleureusement ; sans omettre le souci de tous mes vaillants fidèles bordelais, parisiens, romains, polonais, chiliens... Car qui est fort sans que je sois faible, et faible sans que je sois fort, qui vient à tomber sans qu’un feu me dévore, qui lance un projet sans que ce soit le mien, qui mérite éloge sans que je partage son mérite ?... » 4
Pour ma part, seule la foi en Jésus-Christ me fait croire que son fardeau est doux et son joug léger.
La décision de M. l’abbé Laguérie 5 est donc une bonne chose pour Saint-Eloi. Après la période fondatrice, nous en arrivons à Saint-Eloi à l’application simple de la Convention du 5 février 2007 entre le diocèse de Bordeaux et l'Institut du Bon-Pasteur :
« Sur proposition du Supérieur Général de l’Institut du Bon Pasteur, Mgr l’Archevêque nomme le curé de cette paroisse pour qu’il en soit le pasteur propre exerçant son ministère sous l’autorité de l’évêque diocésain. »
Merci au cardinal Ricard de sa bienveillante acceptation pour ce changement de pasteur, qui sera confirmée définitivement par ma nomination canonique comme curé de Saint-Eloi. Mais cette casquette me coiffe bel et bien pratiquement et efficacement depuis le 15 août dernier.
Efficacement et… heureusement, ai-je dit. Car je suis heureux de me retrouver parmi vous. Il faudrait être plus que grincheux, véritablement ingrat, pour ne pas l’être. Saint-Eloi est un magnifique vaisseau qui m’est confié. Ce que je viens d’écrire suffit à montrer combien je mesure la confiance qui m’est faite.
Et maintenant ? Pas de jus de navet, pas de sang de poulet : ce sont de très mauvaises encres. Je n’encombrerai pas le Mascaret de déclarations improbables : renoncez à y trouver mon programme pour Saint-Eloi. Tout simplement parce qu’on ne dote pas un vaisseau d’une nouvelle proue quand on apprend encore chaque jour le nom de ses voiles et de ses mâts. D’ailleurs regardez ce que deviennent en politique les programmes, tout le monde le sait. De toutes façons, chaque fois que j’ai entendu un programme de nouveau curé, ce fut du style : « Rien ne va changer, mais ce sera mieux qu’avant » !
On ne décrète pas un programme d’autorité. J’ai suffisamment vécu comme prêtre, pour vous assurer que, seule, « l’Autorité conduit souvent à l’isolement qui conduit les empereurs sur les rochers et les célibataires dans les cuisines. »
Mais ce que j’ai à faire, je le sais : C’est aussi vrai pour chacun de nous, et chrétiennement imparable: La parabole des talents n’a pas été écrite en vain, et je dois faire dix de cinq (Saint-Eloi en vaut bien cinq, non ?)
Cela ne se fera pas sans vous. C’est pourquoi j’ai besoin de vous connaître et vous avez besoin de me connaître :
« Je suis le bon pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jn 10, 14)
C’est ma première demande pour l’heure, et c’est de ma tâche l’amorce tranquille…
Abbé Yannick Vella
1 - Rappelons aussi, hors Bordeaux, les autres fondateurs : MM. les abbés Paul Aulagnier et Guillaume de Tanoüarn
2 - Établi, pour l’heure au Centre Saint-Paul 12 rue Saint-Joseph 75002 Paris : C’est l’adresse désormais de M. l’abbé Philippe Laguérie.
3 - « La Pastorale » : Bulletin de liaison des amis de l’Institut du Bon Pasteur : 9 rue Franquet 75015 Paris.
4 - « Position officielle de l’IBP sur mes 30 ans de sacerdoce » : Mot d’usage du 28 juin 2009 de M. l’abbé Christophe Héry pour le jubilé de M. l’abbé Philippe Laguérie
5 - N’en déplaise aux grincheux des collines avoisinantes, c’est bien lui qui l’a prise, sans contrainte.
Il revient à ce numéro du Mascaret de fixer dans l’écrit la passation de pouvoir réalisée cet été.Jusqu’au 15 août dernier, Monsieur l’abbé Philippe Laguérie, modérateur général de l’Institut du Bon Pasteur et curé de Saint-Eloi avait donc deux casquettes sur sa tête.
Cela n’était pas fortuit : C’est l’histoire de Saint-Eloi et de l’Institut du Bon Pasteur qui l’avait voulu ainsi. Et retenons bien de cette période fondatrice que c’est de Saint-Eloi qu’est né l’Institut, et non l’inverse : Rappelons-nous ce que disait le décret de fondation de l’IBP du 8 septembre 2006 :
« Récemment, dans l’archidiocèse de Bordeaux, est apparu un groupe de quelques prêtres sous le patronage du Bon-Pasteur ».
Ces prêtres étaient MM. les abbés Philippe Laguérie, Christophe Héry et Henri Forestier 1
Ainsi Saint-Eloi est devenu maison-mère de l’Institut. Souvent une maison-mère n’est que la tutrice des autres maisons. Chez nous, Saint-Eloi est telle car elle a vraiment enfanté son Institut.
C’est pourquoi Saint-Eloi reste maison-mère de l’Institut du Bon Pasteur, titre qui, vous l’avez compris, ne peut lui être ôté. Bien que, j’y viens enfin, M. l’abbé Laguérie, ait bel et bien posé une de ses deux casquettes sur ma tête.
Heureusement, cette casquette, c’est celle de curé de Saint-Eloi.
Je dis « heureusement », car il ne faut pas oublier la consistance de la casquette que M. l’abbé Laguérie garde vissée sur sa tête : Gouverner l’Institut du Bon Pasteur, depuis son secrétariat central parisien 2. Je le laisserai, lui-même, depuis là-haut, et grâce à « La Pastorale » 3 vous faire comprendre quelle est sa tâche. M. l’abbé Héry décrivait récemment ainsi la chose :
« Mais je connais un homme – est-ce en son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait ? – qui a été reçu à Rome, avec les statuts de l’IBP, bel et bien approuvés. Je cherche d’ailleurs dans Damas un dénommé Ananie et j’ai chargé mes glorieux assistants de le trouver.
Grâce à quoi le sacerdoce pourra continuer : j’ai fait ordonner au Bon Pasteur une douzaine de prêtres, sans compter les ordinations imminentes de Sainte Anne d’Auray.
Et sans rappeler tant d’autres choses, je suis assailli chaque jour par le souci que me donnent ma chère et prestigieuse église St Eloi. Mon cœur s’arrache à la quitter ; souci de mes deux séminaires, de mes écoles… et de toutes idées et les œuvres de mes chers confrères du Bon Pasteur, comme le prestigieux Centre St Paul, la fondation des frères enseignants ou la prometteuse fondation des sœurs (œuvres qui sont les leurs et les miennes, c’est tout un) – confrères tous prestigieux dont je suis fier et dont je me félicite, et que je remercie chaleureusement ; sans omettre le souci de tous mes vaillants fidèles bordelais, parisiens, romains, polonais, chiliens... Car qui est fort sans que je sois faible, et faible sans que je sois fort, qui vient à tomber sans qu’un feu me dévore, qui lance un projet sans que ce soit le mien, qui mérite éloge sans que je partage son mérite ?... » 4
Pour ma part, seule la foi en Jésus-Christ me fait croire que son fardeau est doux et son joug léger.
La décision de M. l’abbé Laguérie 5 est donc une bonne chose pour Saint-Eloi. Après la période fondatrice, nous en arrivons à Saint-Eloi à l’application simple de la Convention du 5 février 2007 entre le diocèse de Bordeaux et l'Institut du Bon-Pasteur :
« Sur proposition du Supérieur Général de l’Institut du Bon Pasteur, Mgr l’Archevêque nomme le curé de cette paroisse pour qu’il en soit le pasteur propre exerçant son ministère sous l’autorité de l’évêque diocésain. »
Merci au cardinal Ricard de sa bienveillante acceptation pour ce changement de pasteur, qui sera confirmée définitivement par ma nomination canonique comme curé de Saint-Eloi. Mais cette casquette me coiffe bel et bien pratiquement et efficacement depuis le 15 août dernier.
Efficacement et… heureusement, ai-je dit. Car je suis heureux de me retrouver parmi vous. Il faudrait être plus que grincheux, véritablement ingrat, pour ne pas l’être. Saint-Eloi est un magnifique vaisseau qui m’est confié. Ce que je viens d’écrire suffit à montrer combien je mesure la confiance qui m’est faite.
Et maintenant ? Pas de jus de navet, pas de sang de poulet : ce sont de très mauvaises encres. Je n’encombrerai pas le Mascaret de déclarations improbables : renoncez à y trouver mon programme pour Saint-Eloi. Tout simplement parce qu’on ne dote pas un vaisseau d’une nouvelle proue quand on apprend encore chaque jour le nom de ses voiles et de ses mâts. D’ailleurs regardez ce que deviennent en politique les programmes, tout le monde le sait. De toutes façons, chaque fois que j’ai entendu un programme de nouveau curé, ce fut du style : « Rien ne va changer, mais ce sera mieux qu’avant » !
On ne décrète pas un programme d’autorité. J’ai suffisamment vécu comme prêtre, pour vous assurer que, seule, « l’Autorité conduit souvent à l’isolement qui conduit les empereurs sur les rochers et les célibataires dans les cuisines. »
Mais ce que j’ai à faire, je le sais : C’est aussi vrai pour chacun de nous, et chrétiennement imparable: La parabole des talents n’a pas été écrite en vain, et je dois faire dix de cinq (Saint-Eloi en vaut bien cinq, non ?)
Cela ne se fera pas sans vous. C’est pourquoi j’ai besoin de vous connaître et vous avez besoin de me connaître :
« Je suis le bon pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jn 10, 14)
C’est ma première demande pour l’heure, et c’est de ma tâche l’amorce tranquille…
Abbé Yannick Vella
1 - Rappelons aussi, hors Bordeaux, les autres fondateurs : MM. les abbés Paul Aulagnier et Guillaume de Tanoüarn
2 - Établi, pour l’heure au Centre Saint-Paul 12 rue Saint-Joseph 75002 Paris : C’est l’adresse désormais de M. l’abbé Philippe Laguérie.
3 - « La Pastorale » : Bulletin de liaison des amis de l’Institut du Bon Pasteur : 9 rue Franquet 75015 Paris.
4 - « Position officielle de l’IBP sur mes 30 ans de sacerdoce » : Mot d’usage du 28 juin 2009 de M. l’abbé Christophe Héry pour le jubilé de M. l’abbé Philippe Laguérie
5 - N’en déplaise aux grincheux des collines avoisinantes, c’est bien lui qui l’a prise, sans contrainte.