SOURCE - Article de Présent cité par Lahire sur le Salon Beige - 3 octobre 2009
"Cela représente ce que le Saint- Père a demandé à l’Eglise de mettre en oeuvre dans son motu proprio Summorum Pontificum, et donc la reconnaissance dans toute sa légitimité d’une liturgie qui a été pratiquée pendant des siècles – et qui a d’ailleurs connu des réformes successives et, de ce fait, différents missels. On ne peut pas faire fi de cette tradition, on doit l’intégrer, lui donner sa place. Aujourd’hui, il y a toute légitimité à pratiquer cette liturgie. Elle correspond d’ailleurs non seulement aux besoins de ceux qui appartiennent à la galaxie traditionaliste, mais aussi, je le pense, aux aspirations de certains jeunes qui y trouvent une valorisation de la dimension sacrificielle de la liturgie ; qui y découvrent aussi des racines chrétiennes à travers les signes et les symboles qu’elle met vraiment en valeur. Et je ne vois aucune difficulté, pour ma part, à assumer à la fois la célébration de la liturgie que j’ai présidée aujourd’hui, et en même temps à me reconnaître tout à fait héritier de la tradition de l’Eglise et du concile Vatican II".
Puis, sur les chances de réussite des discussions entre Rome et la FFSPX, ses propos sont limpides et reprécisent les dispositions qui doivent être celles de chacun pour que l'évêque qu'il est, puisse mettre en oeuvre la volonté du Saint-Père sur ce sujet. Ces paroles sont à assimiler en même temps que la joie de l'événement :
"Ces convictions sont celles qu’énonce le pape Benoît XVI dans sa promotion de l’« herméneutique de la continuité ». La pratique de notre diocèse me semble tout à fait en symphonie avec cette perspective heureuse et prophétique ouverte par le Pape.
Pour la mettre en oeuvre, il est nécessaire de trouver des personnes qui ne soient pas otages des scissions qui ont eu lieu autrefois dans l’Eglise, qui aient l’esprit suffisamment libre pour vivre un réel attachement à la liturgie traditionnelle et en même temps pour pouvoir intégrer les valeurs et les richesses de la vie de l’Eglise d’aujourd’hui. C'est ce que j’ai trouvé dans la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine [reconnaissance par Mgr Rey en 2008. NDL]– par exemple. A côté d’une profonde volonté de s’inscrire dans la tradition liturgique, ses membres ont en effet conscience qu’il ne s’agit pas de tout rapporter à une affaire de sacristie, à un ritualisme un peu étriqué. Le champ de leur mission est celui de la nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II et promue aujourd’hui par Benoît XVI.
Cette nouvelle évangélisation constitue l’actualité et la vie de l’Eglise aujourd’hui. Alors, si la célébration habituelle de la forme extraordinaire tout autant que la forme ordinaire de la liturgie aide à entrer dans cette nouvelle évangélisation, elle peut avoir toute sa place dans l’Eglise. Toutes les sensibilités sont appelées à partager cette tâche, dans la mesure où elles sont en lien avec le magistère de l’Eglise, en communion avec le Saint-Père.
La spiritualité de la communion, selon ce qu’exprimait l’exhortation post-synodale du 30 décembre 1988, Christifideles Laici, porte l’élan missionnaire.
Communion magistérielle, communion sacramentelle, dans l’amour de l’Eglise, et communion missionnaire sont liées dans la volonté de témoigner du Christ à tous les hommes".