SOURCE - Max Barret - extrait du Courrier de Tychique n°306 - 18 octobre 2009
Vatican II : un concile à rejeter !
Si la doctrine de Vatican II – car de « pastoral » qu’il se proclama, il devint bien vite « doctrinal » – est si opposée à la doctrine traditionnelle, ce n’est pas à la suite de quelque « accident de parcours », c’est bien en raison d’un montage machiavélique qu’on ne dénoncera jamais assez !
« Machiavélique » est bien le mot qui convient. « Le Robert » définit ainsi le machiavélisme : « attitude d’une personne qui emploie la ruse pour parvenir à ses fins ». Or la ruse affleure dans la publication de tous les textes controversés du Concile. La volonté du Vatican était donc bien d’imposer, par tous les moyens, une doctrine nouvelle… qui n’est plus catholique. Mgr Lefebvre le disait : « Ils se sont pris pour l’Eglise vivante et maîtresse de Vérité… Ils ont tourné le dos à la véritable Eglise ! Ce Concile, cet événement ruineux pour l’Eglise catholique et toute la civilisation chrétienne, n’a pas été dirigé et conduit par l’Esprit Saint. » (in « J’accuse le Concile »)
Et s’il n’a pas été dirigé par l’Esprit Saint, par qui l’a-t’il été ? …
Quelle ruse a donc été utilisée ? Ceux qui s’en sont rendus coupables l’ont avoué eux-mêmes.
Dans un numéro de « Nouvelles de Chrétienté » de 1965, le RP Schillebeeckx écrit:
« Nous le disons, nous, de manière diplomatique, mais après le Concile nous en tirerons les conclusions implicites… La note préliminaire laisse le texte intact suivant sa propre orientation, mais elle le dégage de son « implication passée sous silence ». Tout est là » ! Y a-t’il plus odieux ?
Tout est là, en effet. Lorsque le poison était trop indigeste, on l’assortissait d’une note préliminaire afin de faire croire qu’on en limitait les conséquences… Et l’inadmissible devenait admissible ! Le RP. Villain, Jésuite, eut aussi l’occasion d’exposer la perversité de cette manipulation dans « Le Figaro ». Voici le commentaire qu’il y fit au sujet du renvoi du schéma conciliaire sur la liberté religieuse à la quatrième session :
« Nous tenons maintenant des textes qui, malgré certains défauts, étaient imprévisibles, inconcevables il y a seulement trois ans ! Ce sont eux qui demeureront et qui feront loi, tandis que les notes ou commentaires minimisant, qui ne sont pas conciliaires, tomberont dans l’oubli. Et les textes, eux-mêmes, peuvent s’assouplir encore car nous ne sommes qu’au point de départ. »
Tout est là ! Effectivement. Et ces seuls aveux devraient constituer la preuve que ce n’est pas l’Esprit-Saint qui dirigeait les travaux du Concile, mais le Prince de ce Monde !
Le concile fut et reste plongé dans un climat délétère dont il sera bien difficile de le débarrasser. Tout a été faussé, orienté dans un sens anticatholique. C’est mot par mot, phrase par phrase, décret par décret, constitution par constitution qu’il faudrait le corriger. Et le pape actuel en est pour beaucoup l’inspirateur ! Un inspirateur qui ne se laissera certainement pas déposséder de ses acquis, notamment en ce qui concerne le décret sur la « Liberté religieuse » auquel il ne cesse de se référer, rendant impossible la restauration de la Royauté Sociale de Notre Seigneur Jésus Christ (cf. son appel à la constitution d’un gouvernement mondial placé sous l’égide de l’O.N.U. !)
La Royauté Sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Tant que cette Royauté ne sera pas rétablie, le monde continuera à s’enfoncer dans le malheur et la ruine ! Est-il besoin d’en fournir des exemples ? Deux citations, que la plupart des lecteurs connaissent, illustrent parfaitement la situation actuelle :
« Quand l’insolence de l’homme a obstinément rejeté Dieu, Dieu lui dit enfin : « Que ta volonté soit faite » ! Et le dernier fléau est lâché. Ce n’est pas la famine, ce n’est pas la peste, ce n’est pas la mort… c’est l’homme ! Quand l’homme est livré à l’homme, alors on peut dire qu’il connaît la colère de Dieu ». (Louis Veuillot – 1813-1883 – L’un des polémistes catholiques le plus calomnié)
« Si le Christ ne règne pas par les bienfaits attachés à sa présence, Il règnera par tous les maux inséparables de son absence » (Cardinal Pie)
Tel est donc l’objectif à atteindre ! Telle est l’action que les laïcs doivent mener sur le terrain. Mais tels sont aussi le rappel et les encouragements qui doivent leur être prodigués par les clercs, dont ils attendent les secours spirituels qui leur sont indispensables ! Tel est aussi le fruit de la « Liberté religieuse » soutenue par Benoît XVI et malheureusement bien peu combattue dans nos chapelles depuis que la perspective d’un ralliement se profile à l’horizon !
Rejet de la « Liberté religieuse ». Reconquête de la Royauté Sociale de Notre Seigneur Jésus- Christ !
Les deux sont absolument indissociables. D’où notre nécessaire engagement dans la société civile. Ne nous réfugions pas dans une abstention coupable, que l’on cherche parfois à justifier parce qu’on croit ne pas pouvoir être admis dans telle ou telle association. Si c’est véritablement le cas, fondons-en une qui corresponde à nos « dons » ! Les centres d’intérêt ne manquent pas : philatélie, bridge, pétanque, pêche à la ligne, cuisine, musique, chorale, lecture, jardinage, couture !... Et à l’occasion de ces activités, sachons nous montrer « aimables » avec nos nouveaux amis, tout simplement ! Dans son « Journal » posthume (150.000 exemplaires vendus en 1919), Elisabeth Leseur (1886-1914) célèbre mystique française écrit :
« Je suis frappée de ce fait que les incroyants éprouvent plus de sympathie pour les êtres de foi profonde, que pour ceux dont les convictions se font souples et utilitaires. Ils vont plus, ces chers incroyants, aux « intransigeants » de la foi qu’à ceux qui, à force de compromis et de subtilités, cherchent à faire « accepter » la foi. Il faut, cependant, que l’indomptable affirmation soit enveloppée dans la plus intelligente sympathie, la plus vivante et délicate charité, la plus authentique patience » (« Pour qu’Il Règne » p. 416) Et le grand Cardinal Pie écrivait, quant à lui :
« Travaillons, travaillons par notre charité, notre patience, notre modestie à rendre acceptable à nos adversaires eux-mêmes la victoire finale qui nous est réservée et que leurs propres emportements nous préparent. Soyons tels dans nos sentiments, dans nos discours, dans nos procédés, dans toutes nos relations que nous fassions aimer et désirer le triomphe des principes dont l’application, à la fois franche et prudente, peut seule procurer aux peuples les réalités auxquelles ils aspirent avec d’autant plus d’ardeur qu’ils n’ont guère, jusqu’ici, saisi que des apparences vaines et trompeuses. » (« Pour qu’Il Règne » p. 416-417)
Mais avant tout : n’attendons rien de notre action si elle n’est pas soutenue par d’ardentes prières et le recours fréquent aux vrais sacrements !
Petite illustration.
On voudra bien me pardonner de citer un exemple personnel, vécu il y a un peu plus d’un mois, et n’en retenir que l’illustration, sans aucune forfanterie. Au cours d’une manifestation dont j’étais l’organisateur, je fus amené à déjeuner, seul, avec l’animateur que nous y avions convié – vedette d’une émission quotidienne de la chaîne de télévision « A 2 »). Repas simple, sur les lieux de la manifestation. Après les banalités de circonstance, nous en arrivons à une discussion plus sérieuse. On évoque les malheurs du temps, la décadence de la société, les drames familiaux. Alors, mettant en jeu « la plus intelligente sympathie, la plus vivante et délicate charité, la plus authentique patience » je m’efforce d’élever le débat. Un rapide « Ave Maria » intérieur et… je plonge ! Je luis dis : « Je vais me mettre tout nu devant vous » ! Il s’inquiète… mais comprends vite qu’il ne s’agit que d’une allégorie ! Je lui parle de Dieu, de la Vierge Marie, de Lourdes, de San Damiano (dont il n’a jamais entendu parler). Il écoute… sans m’interrompre… avec attention. A aucun moment il ne donne des signes d’impatience. Et quand je lui demande de me dédicacer son livre, il écrit sur la page de garde : « A Max ! qui, avant tout, a su au cours de son existence, développer son jardin intérieur ! Avec toute mon amitié à travers cette rencontre ». Le soir, avant de nous quitter, il me prend les mains et me les serre longuement. Par deux fois !
Je ne sais ce qu’il deviendra. J’ai procédé à une plantation. S’il plaît à Dieu, il en récoltera les fruits !...